Gwendolenn Sharp

2017

De: Paris
A : Agadir

The Green Room

Musique, Interdisciplinaire

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Pouvez-vous expliquer comment cette bourse a contribué à la réalisation de vos projets d'échanges artistiques et/ou de développement culturel local et/ou de promotion de la diversité culturelle ?

La bourse m’a permis de participer à la Seconde Edition de Climate Chance, Sommet des acteurs de la société civile engagés pour le climat qui s’est déroulé à Agadir (Maroc) du 11 au 13 septembre 2017, faisant suite à la COP 22 de Marrakech. Le Sommet était organisé par l’Association Climate Chance et la Région Souss-Massa au Maroc. A cette occasion, j’ai pu participer à l’atelier « Art, Innovation and Sustainability » mené par l’association « Art of Change 21 » autour de la thématique Culture et Climat, qui rassemblait des entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire et de la culture, ainsi que des artistes. J’ai également pu participer à d’autres ateliers, séances plénières et dialogues de haut niveau qui, s’ils n’étaient pas listés dans la problématique Culture et Climat, sont à mon sens étroitement liés à la question culturelle : Action religieuse et Climat, les ODD et le Climat, Education et adaptation au changement climatique, genre et changement climatique, Peuples autochtones et valorisation des savoirs ancestraux. La participation à ce Sommet m’a offert l’opportunité de rencontrer des acteurs engagés et des narrateurs de la société civile venus du monde entier pour faire entendre la voix des associations et des communautés de citoyens, et de découvrir bonnes pratiques, initiatives et projets innovants de la lutte contre le changement climatique. J’avais eu l’occasion de participer à la 1ère édition de Climate Chance qui s’est déroulée à Nantes en septembre 2016, et en particulier au Side event « Culture et Climat », tentative de rassembler des acteurs culturels engagés pour le Climat, et il me semblait important de suivre la dynamique. La thématique « Culture et Climat » est désormais partie intégrale du programme Climate Chance, mais une véritable coalition (comme il en existe pour « transports et climat », « océans et climat », etc) n’a pas pu être établie en tant que telle. Le fait que le changement climatique soit par essence une question culturelle commence à faire son chemin. En France, la question est d’actualité ; Le Ministère de la Culture et de la Communication vient de lancer sa Stratégie de Responsabilité Sociétale, Sociale et Environnementale des Organisations, et affirme sa volonté d’intégrer la dimension environnementale aux politiques culturelles. Cette expérience m’a permis de continuer à explorer la question de la mobilisation et de l’engagement des artistes et acteurs culturels dans ces stratégies de transition et d’adaptation. Elle a par ailleurs renforcé ma conviction que la collaboration interdisciplinaire, en particulier entre artistes et scientifiques, est la clef pour arriver à une avancée significative en termes de lutte contre le changement climatique.

Qu'apportent l'échange, les réseaux et les contacts à l'international pour le développement de votre activité artistique ou culturelle ?

Les expériences et contacts à l’international, les informations qu’elles me permettent de recueillir, ainsi que l’élargissement de mon réseau professionnel qu’elles permettent, en particulier avec des acteurs de la société civile, facilitent l’inscription de mon entreprise culturelle dans de nouveaux partenariats multi-acteurs, associant artistes, acteurs culturels, chercheurs, scientifiques, financeurs, autorités locales. En parallèle à une action locale, il me semble essentiel de faciliter l’intégration de la parole culturelle dans toutes les enceintes non étatiques et étatiques en lien avec les engagements sur le changement climatique. Ces échanges m’apportent une meilleure connaissance des outils existants en termes de possibilités de financements, résidences, formations, etc. portant sur les thématiques de culture et environnement, ce qui me permet de mieux orienter et conseiller les artistes et managers culturels qui me sollicitent sur ces questions. J’espère aussi que ce voyage nourrira un référentiel pour les secteurs et acteurs du changement climatique sachent s'appuyer sur l’artiste, l’opérateur culturel, les prendre en compte comme contributeur dans la transformation de la ville bas carbone, dans la définition et la mise en œuvre de politiques publiques en charge du changement climatique. J’espère enfin qu’il m’apportera de nouveaux outils et méthodes pour poursuivre des actions créatives en lien avec les artistes et les réseaux avec lesquels je travaille, et pour prendre des décisions dans les différentes sphères dans lesquelles j’évolue, aussi bien au niveau local qu’international, pour contribuer à l’Accord de Paris et à l’engagement à ne pas dépasser un réchauffement global de 2 degrés.

Pouvez vous élaborer sur l'apprentissage et les connaissances que vous avez obtenu / partagé à travers cette expérience ?

Quelques constats : - Après le side-event « Culture et Climat » durant le Sommet Climate Chance de 2016 à Nantes, il a été impossible de faire naître une véritable dynamique, et d’avoir un véritable leadership pris par un acteur de la scène culturelle. - La thématique intéresse, intrigue, voire propose un horizon. Mais elle ne fait pas partie de la priorité, à la fois pour les acteurs culturels, et pour les autres acteurs de la société civile impliqués dans la lutte contre le changement climatique. - Densité du programme, les participants sont happés par les autres sujets, plus prégnants, et par d’autres priorités. Quelques hypothèses : - Le contexte économique global des arts et de la culture > Difficulté d’être sur un positionnement émergent - Monter une coalition (ou un mouvement collectif) demande un leadership, du temps et des moyens financiers - Problèmes de communication et de coordination en amont (les membres d’art of change 21 étaient déjà repartis au moment du forum, pas de mailing liste des participants, etc) - Absence des initiateurs du mouvement et des ONG / grandes organisations > difficulté à trouver un nouveau souffle, besoin de ces grands acteurs pour exercer une pression et amener le changement - Absence d’un positionnement fédérateur. La problématique est-elle mal posée, trop « molle » ? Vaut-il mieux des approches sectorielles (ex : Mobilités créatives, savoirs ancestraux, économie circulaire et culture, etc.)

Veuillez indiquer un lien vers votre travail actuel (site internet/facebook)

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