Pouvez-vous expliquer comment cette bourse a contribué à la réalisation de vos projets d'échanges artistiques et/ou de développement culturel local et/ou de promotion de la diversité culturelle ?
Chouftouhonna, le Festival International d’Art Féministe de Tunis, a pour origine un collectif de femmes qui se sont questionnées sur les conditions d’accès à l’art et à la culture pour elles et leurs sœurs dans le contexte actuel de la Tunisie et dans le monde. De cette réflexion est née l’idée de fournir aux femmes tunisiennes, mais aussi d’ailleurs, un espace où partager leurs créations et ainsi avoir une voix qui puisse désormais être audible. Cette bourse m'a permis de me rendre à Tunis avant le déroulement du festival. De cette manière j'ai pu travailler avec l' équipe sur place et coordonner l'organisation des quatre jours de festival avec nos partenaires. Etre sur le terrain est beaucoup plus pratique que des réunions Skype. Par exemple, cela a permis de trouver un hébergement possible pour plus d'une centaine d'artistes.
Qu'apportent l'échange, les réseaux et les contacts à l'international pour le développement de votre activité artistique ou culturelle ?
Chouftouhonna accueille plus d'une centaine d'artistes, d'une cinquantaine de pays différents. Son but est certes de proposer un espace libre d'expressions aux femmes du monde mais aussi de créer un espace "d'empowerment" , d'échanges et de créations collaboratives entre toutes ces personnes venant d'horizon différents. L'international est dans son ADN. Durant les quatre jours du festival de cette édition 2017, le public a pu profiter d’un programme varié avec 11 performances musicales , 50 films, 7 performances théâtrales, 3 spectacles de danse, 6 lectures et slam, une exposition permanente de 183 œuvres photographiques, d’arts graphiques, de peintures, sculptures et autres installations. Afin de stimuler le dialogue et l’échange dans le contexte actuel de créations, Chouftouhonna a organisé trois échanges sur les thèmes “Corps genrés et représentations multiples” , “Corps genrés, violences et résistances à travers les expressions artistiques” et “L'artiste prend la parole” (Nous proposons ici un espace collectif pour réfléchir à la place des artistes dans le champ plus large de la production culturelle et découvrir davantage les motivations, contraintes et inspirations des artistes du Festival.) Cinq ateliers ont étaient également organisés sur la composition électronique du son, l’illustration, le fanzine, le waacking et le football féminin. En parallèle du festival, le public a put découvrir les créations d’artisanes venues de Palestine, de la Corée et de toute la Tunisie. .
Pouvez vous élaborer sur l'apprentissage et les connaissances que vous avez obtenu / partagé à travers cette expérience ?
Je me suis rendu compte de la difficulté à garantir les fonds nécessaires pour réaliser un festival de cette ampleur ainsi que de tous les besoins logistiques pour une bonne organisation. La gestion du budget, avec tous les imprévus, était un défi. La logistique (hébergement et repas) pour plus d'une centaine de personnes s'est révélée être une difficulté. Mais un festival de ce genre est nécessaire afin de mettre en avant des femmes opératrices, organisatrices et artistes, dans un esprit solidaire, militant et dans la bonne humeur.
Veuillez indiquer un lien vers votre travail actuel (site internet/facebook)
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