Florian Onnein

2013

De: Marseille
A : Beyrouth

Théâtre

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Pouvez-vous expliquer comment cette bourse a contribué à la réalisation de vos projets d'échanges artistiques et/ou de développement culturel local et/ou de promotion de la diversité culturelle ?

Le projet pour lequel j’ai sollicité une bourse de mobilité se déroule en deux temps, à Beyrouth, à l’invitation du collectif Zoukak. Du 30 juillet au 11 août, se déroule une rencontre internationale, qui comprend un atelier de recherches de 25 heure, et des discussions sur la pratique artistique contemporaine. Cette rencontre est accueillie par la plateforme Zoukak Sidewalks. Du 12 au 28 août, le collectif Zoukak, m’invite à assister aux premières répétitions de leur nouvelle création sur l’histoire du Liban : History II. Aujourd’hui, je pense que le double programme qui m’est proposé par les Zoukak m’a permis d’une part de comprendre la démarche artistique et le fonctionnement du collectif dans le contexte libanais, d’autre part avoir la possibilité de confronter ma propre pratique avec d’autres artistes, qu’ils soient libanais ou européens. A travers du séminaire, nous avons pu mettre en question la pratique artistique, en la confrontant aux contextes politiques et culturels de tous les participants. Cette expérience mettait en rapport et en contradiction des professionnels, libanais, vénézuéliens, espagnols, belges et français. En ce qui concerne ma collaboration avec le collectif Zoukak, j’ai pu élaborer une réflexion sur le sens du collectif, et sur leur rapport à la pratique théâtrale, qui se rapproche beaucoup de mes expériences puisqu’elles sont liées à l’Histoire.

Qu'apportent l'échange, les réseaux et les contacts à l'international pour le développement de votre activité artistique ou culturelle ?

Partir à l’étranger sur une durée assez longue a été pour moi une expérience nécessaire pour mettre à distance ma pratique. Cela m’a aidé à la repenser, à n’en conserver que le strict essentiel, puisque le contexte politique et culturel n’était pas le même (et à priori moins libre). De plus, je dirai que ce voyage, et en particulier les rencontres que j’y ai faites, ont élargi et approfondi mes recherches sur l’Histoire, non seulement sur mon sujet d’étude : le Moyen-Orient, mais aussi, grâce au séminaire, sur le rapport des clichés entre Orient et Occident. Tout cela nourrit la mise en place de mon projet. Ces connaissances et réflexions sont essentielles parce qu’elles n’auraient sûrement pas pu se faire chez moi. C’est le déplacement qui produit cela, et les partenariats qui se sont faits durant mon séjour m’aident à me positionner.

Pouvez vous élaborer sur l'apprentissage et les connaissances que vous avez obtenu / partagé à travers cette expérience ?

En me positionnant pendant tout mon séjour comme un membre du collectif Zoukak, j’ai été amené à prendre beaucoup d’initiatives. En participant au séminaire, je me suis aussi chargé de son organisation : obtenir des salles pour les ateliers et rencontres, établir des feuilles de route pour les rendez-vous du groupe, faire des courses pour le catering… J’ai pu assister à chaque pôle d’activités du collectif : de la régie à la comptabilité, en passant par les relations presse et la communication. Enfin, lors des répétitions de la nouvelle création ‘Schools’, j’ai pu me confronter au plateau à leur pratique, au jeu, en improvisant moi aussi sur les thèmes donnés : l’école, et la relation parent-élève-professeur. Ce qui m’a donné l’occasion d’échanger avec les acteurs libanais, dans le jeu, sur le rapport entre le plateau et le public. Quelle parole tient-on sur une scène au Liban? Le rapport étroit entre l’acte politique et l’acte théâtral.