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Double conférence - AMI/Incubinc & FRCAwasem signifie capitales en arabe. Ce projet vise à améliorer la transmission de connaissance entre les capitales européennes de la culture et les capitales arabes de la culture.
Le partenariat noué entre le Fonds Roberto Cimetta et le Ministère de la Culture irakien depuis 2014, est le premier partenariat de notre Fonds avec une institution arabe publique. Il revêt une grande importance compte tenu de la crise syrienne et irakienne actuelle. En effet, au-delà du conflit, l'Irak et Bagdad jouissent toujours d'une prestigieuse aura culturelle auprès des autres nations arabes et, par conséquent, les multiples effets induits qu'on peut en attendre auront, pour le Fonds Roberto Cimetta et ses partenaires, un impact stratégique. Afin de consolider ce partenariat, Ferdinand Richard s'est rendu à Bagdad en décembre 2014 pour signer officiellement l’accord avec le Ministre de la Culture d’Irak, son excellence Monsieur Faryad Raondzi.
Une conférence phare en partenariat avec AMI/Incubinc, s’appuie sur notre relation privilégiée avec le Ministère de la Culture irakien dans le cadre du titre capitale arabe de la culture en 2020 accordé à Bassora. Valletta, capitale européenne de la culture en 2018 est également partenaire de cette opération.
Les 16 et 17 mars 2016, l’A.M.I et le Fonds Roberto Cimetta ont organisé une conférence conjointe en partenariat avec la Villa Méditerranée / AViTeM, et avec le soutien de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, les Instituts français du Liban et du Maroc, et l'Ambassade de France en Afrique du Sud.
Cette conférence s'est déroulée juste après l’atelier Incubinc à Marseille (regroupant une trentaine de participants du Maroc, du Liban et de l’Afrique du Sud) et juste avant Babelmed ; nous permettant d’assurer une participation optimale de professionnels internationaux durant ces deux journées.
16/03/2016 - 09h00 - 18h30 Conférence 1 - Roberto Cimetta Fund Les artistes, la liberté de circulation, la liberté d’expression : progrès ou récession ? Artists, freedom of circulation, freedom of expression: progress or deterioration? حرية التجوال و حرية التعبير : ما وضع الفنانين اليوم؟
17/03/2016 - 09h30 - 19h15 Conférence 2 - A.M.I. Incubinc Incubateurs d’entreprises culturelles, incubateurs de démocratie ? Cultural business incubators: incubators for Democracy? حاضنات المشروعات الثقافية: حاضنات للعمل الديموقراطي؟
Avec / with Bernard Valero, Director, Villa Méditerranée/Avitem | Elodie Le Breut, Deputy Director, A.M.I. | Jumana Al Yasiri, Roberto Cimetta Fund, Board member and Sundance Institute Theatre Program MENA Manager | Svetlana Mintcheva, Director of programs, National Coalition against Censorship, USA | Hanan Kassab-Hassan, Secretary General of Damacus 2008, Culture Capital of the Arab world, Syria | Ulrich Fuchs, ex-Deputy-Director Marseille-Provence 2013 and Linz 2009, France | Luca Bergamo, Secretary General, Culture Action Europe | Abdo Nawar, Shams Theatre, Tamasi Collective, Lebanon | Emilie Petit, Artist, le Petit Cabanon, Marseille & Nassim-El-Raqs, interdisciplinary dance creation festival, France / Egypt | Vicki Ann Cremona, Malta University, Chair of the Performing Arts Department, Malta | Aqeel Al Mindlawie, Intangible Heritage expert, ex-Director of Cultural Relations, Ministry of Culture, Iraq | Ricardo Mbarkho, digital artist, university teacher, lecturer, researcher, Lebanon | Lucie Sanchez, ASTER, Italy | Marion Louisgrand, Director, Kër Thiossane, Senegal | André Le Roux, Samro Foundation, South Africa | Aadel Essadani, Racines, Morocco | Vincent Carry, Director, Arty Farty - Nuits Sonores, France | Daba Sarr, Africafête, Senegal
***** Moderation by Ferdinand Richard, AMI, Director/Chair of RCF
A l’issue de la double conférence organisée par l’AMI/Incubinc et le Fonds Roberto Cimetta les 16 et 17 mars derniers à Marseille, les 105 participants de 17 pays*, réunis en six ateliers autour des six conversations ayant eu lieu, ont défini les recommandations suivantes :
Conversation 1 – Capitales arabes et européennes de la culture, moteurs de l’expression libre 1 – Le respect de la liberté d’expression et des droits culturels devrait être un des premiers critères de sélection pour les villes candidates au titre de capitale européenne ou arabe de la culture et il devrait s'appliquer dans la mise en œuvre de leur programme. 2 – L’orientation générale des programmes des villes candidates au titre de capitale culturelle devrait être discutée au sein d'un débat d’idées rassemblant citoyens et acteurs culturels ou artistiques indépendants, témoins de la diversité culturelle de ces villes. 3 – Des liens solides et durables devraient être tissés entre capitales culturelles arabes et européennes (et au-delà le cas échéant) afin de valoriser les points communs, de faire connaître leurs diversités, et d'échanger expériences et savoirs-faire.
Conversation 2 – Permettre aux artistes d’être audibles tout en restant authentiques 1 – Il semble urgent de mettre en place un groupe de soutien et de plaidoyer dont l'objectif premier sera d'aider les artistes à vivre et à travailler dans leur région d'origine en toute indépendance, dignité, liberté. 2 – Dans leur soutien à la vie artistique et culturelle, les bailleurs de fonds devraient intégrer les perspectives de long terme et soutenir la structuration et le renforcement des équipes de production. 3 – La mobilité entre régions du Sud reste plus que jamais une priorité. De même, les échanges entre Nord et Sud sont d'autant plus nécessaires en période de crise.
Conversation 3 – Protéger et transformer le patrimoine intangible 1 – Les gouvernements, les organisations internationales et les leaders d’opinions devraient entreprendre conjointement des actions immédiates pour sauvegarder, maintenir, promouvoir et régénérer le patrimoine culturel tangible et intangible des communautés et des groupes dans les zones de conflit, particulièrement celles et ceux victimes de violences faites à leur culture, leur identité, leur diversité. 2 – Les participants recommandent l'attribution d'un statut légal aux individus et groupes dotés de précieuses connaissances de leur patrimoine, capables de transmission et de pédagogie, en réactivant le concept de « trésors vivants » et en assurant leur viabilité économique. 3 – De même, ils recommandent de recourir largement à des moyens technologiques modernes et libres de droit pour garantir la divulgation la plus large de ce patrimoine intangible, afin de le protéger, le préserver, le transmettre et le régénérer.
Conversation 4 – Promouvoir les incubateurs d'entreprises et d'activités culturelles et créatives 1 – Les incubateurs d'Entreprises et d'Activités Culturelles et Créatives (EACC) devaient être considérés dans une dimension transversale intégrant à la fois l'intérêt général, les secteurs professionnels, les compétences, les profils de projets et les parcours des personnes, sans être réduits à de simples fonctions d'accueil ou de services. 2 – La prise en compte de l'intérêt général et la contribution à la structuration du territoire sont au cœur des missions des incubateurs EACC. En contrepartie, les pouvoirs publics devraient contribuer à l'optimisation du cadre légal et fiscal dans lequel ils évoluent. 3 – Etre garant de l’indépendance, de la pertinence et de la durabilité des projets qu'il accompagne devrait être une des obligations de l'incubateur EACC.
Conversation 5 – Donner une responsabilité sociale aux incubateurs d’entreprises culturelles 1 – Dans leurs pratiques, les incubateurs EACC devraient intégrer en permanence le contexte politique des territoires dans lesquels ils opèrent. 2 – Les incubateurs EACC devraient inscrire leurs méthodes dans des stratégies de long terme tout en respectant un socle de valeurs éthiques, clairement et préalablement exprimé dans leurs statuts. 3 – En proportions égales, les incubateurs EACC devraient associer à leur impact les dimensions entrepreneuriale et sociale, notamment en multipliant les partenariats locaux avec les secteurs éducatif ou social.
Conversation 6 – Inventer de nouvelles formes de marchés culturels, équitables, durables, autonomes 1 – Parallèlement à la multiplication des territoires culturels, il conviendrait de poursuivre et renforcer l'effort et les modalités de la décentralisation culturelle, afin de parvenir à un ré-équilibrage entre métropoles et périphéries. 2 – Dans le cadre du développement économique des territoires, l’intervention publique pourrait être mieux répartie grâce au soutien direct à la société civile, au développement de nouveaux modèles public-privé, au contrôle des effets monopolistiques, à la révision des critères de soutien. 3 – De manière à mieux anticiper la diversité culturelle des marchés, l’éducation culturelle et artistique devrait être inscrite dans les cursus des écoles, en particulier au stade primaire, non seulement à travers des modalités d'enseignement classiques, mais aussi par l'exposé d'expériences professionnelles, la médiation, les échanges interculturels.
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